mercredi 25 octobre 2017

CHATEAUX A GIF SUR YVETTE.

       * LE CHATEAU DE L'HERMITAGE (actuelle mairie)


                                           Façade côté parc.

De style "Empire", il a été construit au début du XIXe siècle sur le domaine de l'Ermitage pour le baron de Méneval, secrétaire du portefeuille de Napoléon 1er et conseiller municipal. Après 1889, plusieurs propriétaires se succèdent. En 1938, le commune le rachète .On ajoute un H à son nom pour le laïciser (!). Le jardin devient un parc public en 1939. Un cinéma et une librairie sont installés dans les anciennes écuries et l'orangerie devient une salle associative.

                                                            Façade donnant sur la ville.

                                                Le château vu du bassin qui entoure une île.

                                              Le château vu de l'île , ornée d'un sculpture.

Détail des sculptures "à l'antique" de la façade arrière.

                                                                  La sculpture de l'île.

Le bassin est agrémenté d'un jet d'eau.


                     * LE CHATEAU DU VAL FLEURY:


Construit au XIXe siècle, il est la demeure de divers notables locaux jusqu'au milieu du XXe siècle. D'une surface de 860 m2, il domine un parc de 2 hectares qui descend  jusqu'au bord de l'Yvette. Il est racheté par la mairie en 2003, rénové, et en 2014 devient un espace culturel voué à des expositions et animations diverses. Plusieurs sculptures contemporaines ornent le parc.

                                                  Le château: façade donnant vers la ville.

Façade donnant sur le parc: autre vue.
Au premier plan: l'ADN , sculpture de Pascal Masi. Hommage à la découverte de l'ADN, code commun à toutes les espèces vivantes, qui a la forme d'une double hélice.

                                                         Vue depuis le fond du parc.
                                          Au premier plan : la Sylphe , sculpture collective.

La Sylphe.

L'ouverture sur le monde, par Médée, sculpteur
"L'ouverture est dans le regard...".

Photos: JMS.

                    * LE CHATEAU DE BUTTON (XVIIIes ):


                                                                                                       (Image Internet)
Il est construit entre 1754 et 1771 par Pierre Desmaisons, architecte de Louis XV, pour Claude Mérault, vicomte de Gif et de Frileuse, en remplacement d'une construction antérieure. Le parc de 67 hectares est aménagé par Pillet, un admirateur de Le Notre. Ensuite Pierre-Charles Débonnaire, baron de Forges, en hérite, et sa famille gardera le domaine jusqu'à la Révolution. En 1912, Edouard Nöetzilin, directeur de la Banque de Paris et des Pays-Bas, l'acquiert. Son fils Jacques ne voudra pas supporter la charge de son entretien et le vendra en 1946 au CNRS. Il est utilisé pour des réceptions et des conférences. Son parc a été classé en 1991 refuge pour les oiseaux.

*A VOIR AUSSI: le château de BELLEVILLE:
Cliquer sur: https://jmsvalleedechevreuse.blogspot.com/2015/11/le-chateau-de-belleville-gif-sur-yvette.html

dimanche 25 décembre 2016

LES TROIS MOULINS DES VAUX DE CERNAY.

En fait, comme les Trois mousquetaires, les trois moulins sont au nombre de 4, si on inclut celui de l'abbaye des Vaux de Cernay, que personnellement je n'ai pas réussi à situer pour le moment.
Nous nous occuperons donc des trois autres: le GRAND MOULIN, qui se trouve au pied de l'étang de Cernay; le PETIT MOULIN, situé plus en aval, et qui vient d'être transformé en un joli musée des Vaux; et le MOULIN DES ROCHES, encore plus en aval, à l'entrée des Vaux, actuellement propriété privée.

                                                        Le petit Moulin.

La présence d'un moulin à blé à cet endroit est avérée dès 1207. Il s'appelait alors "moulin de Hotton", du nom de son premier propriétaire. Il sera rebâti en 1506. Il appartenait aux moines de l'abbaye des Vaux de Cernay. Il est vendu comme bien national à la Révolution, puis racheté par le duc de Luynes, châtelain de Dampierre. Il reste actif jusqu'en 1901. Ensuite il deviendra une auberge qui accueille des parisiens en balade. Pour finir, il sera transformé en résidence secondaire. Le département le rachète à son dernier propriétaire pour en faire un joli musée consacré aux Vaux de Cernay. Auparavant, il est restauré dans son état originel.

Le petit Moulin (photo juillet 2016).Vu arrière.
La roue du moulin se trouvait sous le bâtiment de façon à ce que l'eau issue de l'étang situé en amont forme une chute qui active la dite roue. Un petit canal ramenait en aval l'eau dans le ru.Le logis du meunier se trouvait sur la gauche à l'étage.

La "cascade" du petit moulin, en fait le déversoir de la retenue d'eau qui se trouve en amont de celui-ci.

Cette ouverture située sur la droite de l'arrière du bâtiment devait donner au dessus de la roue du moulin.

L'eau activant la roue (à gauche) rejoint ici le ru par un petit canal.

Le ru des Vaux en aval du petit Moulin.
.
L'étang ou retenue d'eau, en amont, qui alimentait le petit Moulin. On aperçoit celui-ci au fond.

Le petit Moulin -façade avant. A gauche, un canal amène l'eau de l'étang au moulin.

On voit ici la vanne qui règlait le débit d'eau entrant sous le moulin pour activer la roue.

Plus en amont, le grand Moulin.
Il avait la particularité d'être un "moulin sous étang", ceci afin que la chute d'eau tombant sur la roue et l'activant soit assez puissante. Là encore la roue était sous le moulin. Il n'en reste pratiquement rien, car il a été démoli au 20e siècle. Au XIXe, un établissement de pisciculture y était installé. Le site est néanmoins intéressant à observer. Le grand Moulin se trouvait au pied du vaste étang de Cernay, retenu par une digue médiévale construite par les moines de l'abbaye des Vaux de Cernay.

L'étang de Cernay. Au premier plan, l'extrémité du déversoir qui jouxtait le moulin.

Sur cette carte postale ancienne, on voit le grand Moulin dont le toit émerge derrière la digue de l'étang.

On voit encore aujourd'hui le déversoir (à droite) et sur la gauche on distingue l'ouverture par laquelle l'eau entrait dans le moulin pour activer la roue (cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Vue prise depuis la digue: au premier plan le déversoir, plus loin un pont sur le ru.

Le site du moulin, sous la digue . A gauche, le déversoir, le moulin se trouvait sur la droite.

Il devait y avoir aussi une belle cascade ici autrefois, comme pour le petit Moulin. Mais l'eau en général n'y passe plus. Pourtant, sur cette photo prise au printemps dernier, au moment des crues, on voit que la cascade s'était remise à chanter!

Ce schéma apposé sur un panneau d'information in situ par le PNR de la Vallée de Chevreuse permet de comprendre le fonctionnement de l'ensemble. On voit aussi que l'eau de l'étang en sortait par trois canaux dont celui qui passait sous le moulin via la roue.

Plus à droite, les murs d'une grange de l'ancien moulin sont encore debout...

Petite surprise...

On en a fait un site destiné à protéger les chauves souris...

Plus en aval, le Moulin des Roches.

Il se trouve à la sortie des Vaux de Cernay, là encore au bord d'un étang dont il est séparé par une route. Le site a du charme, l'étang est beau, un restaurant, l'Ermitage, accueille à proximité les promeneurs. Le moulin lui, est actuellement une propriété privée. La présence d'un moulin est signalée dès le XIVe siècle, moulin à blé à l'origine. Mais le moulin actuel semble dater du XVIIIe siècle, époque à laquelle il devient un moulin" à tan". De l 'écorce des chênes et des châtaigniers, nombreux dans le bois des Roches tout proche, on tire un colorant pour le cuir.

L'étang du moulin des Roches. Au premier plan la vanne qui règle l'entrée de l'eau dans le déversoir qui jouxte le moulin.

On voit ici l'eau s'engouffrer dans le déversoir.

Le moulin des Roches , longé par la route. Au fond le restaurant l'Ermitage. Le déversoir se trouve à droite au premier plan.

Le site du moulin comporte un autre bâtiment, assez élégant. Au premier plan le ru des Vaux. L'ensemble constitue une résidence privée.

Ces moulins faisaient partie d'un système de six moulins solidaires sur le ru des vaux. Le 5e moulin était le moulin des Bouillons à Senlisse  et le 6e le  moulin d'Aulne dans la même commune, plus en aval. Tous deux étaient des fermes moulins, dont la présence est attestée depuis le XVIe siècle. Le ru est un affluent de l'Yvette, la rivière qui a creusé la vallée de Chevreuse.


A VOIR AUSSI:

*  SUR LES PAS DES PEINTRES PAYSAGISTES DE CERNAY:

*¨PELERINAGE PHOTOGRAPHIQUE SUR LES PAS DES PEINTRES PAYSAGISTES DE CERNAY:

lundi 12 décembre 2016

SUR LES PAS DES PEINTRES PAYSAGISTES DE L'ECOLE DE CERNAY-LA-VILLE.

                        SUR LES PAS DES PEINTRES PAYSAGISTES A CERNAY. 

A CERNAY LA VILLE et dans les VAUX  DE CERNAY, on a de nombreuses références à la présence sur place, dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe, d'une colonie de peintres paysagistes désignés par l'expression "les peintres de Cernay". Plus de 140 artistes, souvent venus au départ de Barbizon, sont passés à Cernay. Parmi eux  Léon Germain Pelouse, installé dans le village de 1871 à 1884,  qui y a attiré de nombreux élèves.

Sur la place principale de Cernay la Ville, encadrée d'anciennes auberges (il y en avait à l'origine pas  moins de 7 pour un village de 600 habitants!), nous découvrons sur l'une d'entre elles , actuel restaurant chinois, l'inscription :"auberge des paysagistes". C'était l'une des auberges qui autrefois accueillaient les peintres. Celle-ci était tenue par la "mère Auguier", toujours souriante paraît-il. Selon un article de l'Echo de Paris datant de juillet 1897 : "Ses clients sont ses enfants. Tout le Quartier latin qui villégiature lui confie ses peines de cœur et ses soucis de fin de mois".


                        L'ancienne "auberge des paysagistes", devenue un restaurant chinois.

Les peintres fréquentaient aussi particulièrement une autre auberge, malheureusement démolie en 1967. Un parking l'a remplacée. De 1857 à 1870, l'auberge en question  appartenait à Germain Margat, puis de 1870 à 1886,  à Léopold Lequesne  et elle fut alors baptisée "Au rendez-vous des Artistes" ou "Chez Léopold", du prénom de son propriétaire. Le propriétaire suivant, Emile Avril, lui donna le nom d'"Hotel de la Poste" puis de "restaurant Avril".


"Départ de la diligence sur la place de Cernay".
  Ce tableau d'Andé Guérin (1869-1916) nous fait découvrir l'Hôtel de la poste , ex "Au rendez-vous des artistes". Sur l'image figure "la patache", voiture à chevaux qui amenait les peintres et les voyageurs de la gare de Saint-Rémy.
                                              
Des  tableaux, réalisés par les peintres, le propriétaire acceptant d'être payé avec des œuvres, recouvraient les murs. Ils ont été dispersés. Certains ont été recueillis à la mairie de Cernay.

En bas, à l'entrée des Vaux de Cernay, on passe devant les "Salons Leopold", ancienne "auberge Léopold" où après 1886 Léopold Lequesne , son propriétaire, a continué d' accueillir les artistes, après avoir vendu son établissement de la place centrale de Cernay. A cette époque , un Salon de peinture était organisé près de l'établissement. C'est aujourd'hui une auberge haut de gamme.


                                                       (photo juillet 2016).
Le Petit moulin des Vaux de Cernay, situé au bord du ru des Vaux, est devenu cet été 2016 un superbe musée consacré  au site mais aussi à la colonie des peintres paysagistes qui furent inspirés par lui. Le peintre belge Semain, dit Ceramano a peint le petit Moulin, avec au premier plan des moutons, tableau bucolique.

Le ru et ses cascatelles a beaucoup inspiré les peintres, notamment cet endroit précis peint par Louis Français ou Lansyer par exemple.

Le ru vu de sa rive gauche: ce gros rocher est visible par exemple dans un tableau d'Edouard Crémieux. Ce peintre animalier a ajouté dans le décor une biche se désaltérant.

 Plus loin dans les Vaux, on aperçoit un monument encadré par la magnifique nature du site, non loin du vaste  étang de Cernay.


Il s'agit d'un monument élevé élevé ici en 1897 à la mémoire de Léon Germain Pelouse par ses élèves et ses amis, oeuvre du sculpteur Alexandre Falguière. En fait le buste d'origine a été volé, et remplacé par un autre en 2004.


Face au monument, l'étang de Cernay, peint par plusieurs artistes. L'endroit est aujourd'hui magnifique, avec ces beaux arbres où joue la lumière.

C'est à la mairie de Cernay, proche de l'église, que l'on peut voir certaines des œuvres provenant notamment de l'auberge "Au rendez-vous des artistes". Elles sont exposées dans la salle du conseil municipal.


En hommage à Léon Germain Pelouse, son nom a été attribué au Centre culturel du village.

Et les sentiers qui mènent aux Vaux de Cernay depuis le village portent des noms de peintres de Cernay , comme ici celui de Kroyer, peintre paysagiste danois.


QUI ETAIENT CES ARTISTES?

* Une première vague de peintres arriva à Cernay  dans les années 1850-1870. Un grand nombre venait de Barbizon, envahi par de trop nombreux artistes. Le site des Vaux qui fait penser à Fontainebleau avec ses gros rochers de grès, les attira, d'autant plus que  la construction de la ligne de chemin de fer Paris-Orsay prolongée en 1864 jusqu'à Limours facilitait l'accès des lieux. Ils avaient nom Alexis Achard, Jean-Baptiste Corot, Emmanuel Lansyer , Armand Cassagne, Henri Joseph Harpignies, P L Français....Certains venaient de loin, comme le peintre américain Winslow Homer.

Winslow Homer: "La ferme de Saint-Robert" à Cernay -1867 actuellement dans un musée de l'Illinois.

* C'est en 1871 donc que Léon Germain PELOUSE (1838-1891) s'installe à Cernay la Ville pour 13 années. Il y devient le chef de file de nombreux artistes et là encore certains viennent de  l'étranger, comme Peder Severin Kroyer, artiste danois. Notons que le romancier RL Stevenson est passé lui aussi à Cernay.

Un portrait de Léon Germain PELOUSE.

Fils de menuisier, et d'abord voyageur de commerce, c'est un autodidacte, qui ne commence sa carrière de peintre qu'en 1865. Ce sont des œuvres peintes à Cernay et dans les environs qui lui valent ses premières récompenses : "Le matin dans la vallée de Cernay" et  "Une coupe de bois à Senlisse". Il sera aussi très inspiré par les paysages bretons. En 1889, l'artiste remporte une médaille d'or à l'Exposition Universelle. Il finira donc par avoir une très grande notoriété. Plusieurs de ses œuvres seront achetées par l'Etat. Mort jeune, à 53 ans, il a peint pourtant plus de 600 œuvres.

Léon Germain Pelouse : Souvenir de Cernay 1872 - Musée d'Orsay.

Un coin de Cernay en janvier - Musée d'Orsay.


Dans le bois de Cernay.

Une coupe de bois à Senlisse.

La ferme de Toutain.

* Dans les années 1885-1914  une nouvelle génération d'artistes,  français ou américains notamment, prendra le relais, pour illustrer la vie rurale

*Sources: association des peintres de la vallée de Chevreuse et diverses. Merci à Dominique Michel de nous avoir alerté sur ce sujet.

LA COLLECTION DE LA MAIRIE DE CERNAY:

Voici quelques-unes des  œuvres visibles à la mairie:

Léon- Germain PELOUSE:

Une matinée de printemps à Cernay-la-Ville.

                                                Paysage boisé sous la neige au crépuscule.

Sous bois au crépuscule.

AUTRES PEINTRES:

Emmanuel Lansyer : dans la vallée des cascades de Cernay.


Edouard Crémieux: Les Vaux de Cernay.
On retrouve ici l'hippopotame (rocher) toujours en place aujourd'hui.


Edmond Yon : cascatelle à Cernay.

Léandre Duvent : Etang de Cernay.
Où l'on voit que l'étang était à l'époque bordé plutôt de pâturages. Aujourd'hui il est cerné de bois.

Edouard LEVERD: la place de Cernay.
A droite, l'actuel magasin Casino; à gauche l'ancien Hôtel de l'Avenir, devenu le bar des Sports.

D'AUTRES TABLEAUX HORS COLLECTION MAIRIE:

PEDER SEVERIN KROYER (peintre danois) :

Le déjeuner des artistes à Cernay la Ville, chez Léopold.
Le personnage debout à droite, coiffé d'un béret, serait Pelouse.

Les carriers revenant du travail,
Ce qui nous rappelle que d'importantes carrières de grès existaient à l'époque dans les Vaux de Cernay.